L’arthrite au Canada : sensibilisation, perceptions et impact économique

L’arthrite touche plus de six millions de Canadiens, ce qui en fait la principale cause d’invalidité au pays. Malgré cela, cette affection ne bénéficie pas du même niveau de reconnaissance publique ou d’attention politique que d’autres maladies chroniques. En collaboration avec la Société de l’arthrite du Canada, la division soins de santé de Léger a mené un sondage national auprès des Canadiens afin de mieux comprendre la perception que nous avons de l’arthrite, son incidence en milieu de travail et la mesure dans laquelle les perceptions correspondent – ou non – à la réalité.

Le sondage a été réalisé en ligne du 5 au 8 septembre 2025 auprès d’un échantillon de 1 624 Canadiens âgés de 18 ans et plus, par le biais du panel LEO de Léger.

Près de 60 % des Canadiens ont déclaré avoir déjà reçu d’un médecin un diagnostic d’une forme quelconque de maladie chronique au cours de leur vie. Ce chiffre reflète les diagnostics de maladies qui durent toute la vie, et non nécessairement la prévalence de maladies à l’heure actuelle. Parmi eux, 15 % (245 répondants) ont déclaré avoir reçu un diagnostic d’arthrite. Selon la Société de l’arthrite du Canada, un adulte sur cinq souffre d’arthrite.

Bien que l’arthrite soit la principale cause d’invalidité au Canada, seuls 4 % des Canadiens l’ont identifiée comme telle. Elle n’occupe que la septième place dans notre enquête sur les causes perçues d’invalidité. En revanche, les troubles de santé mentale (25 %), les maladies cardiovasculaires (16 %) et le cancer (16 %) arrivent en tête du classement.

L’expérience personnelle a une influence sur la perception. Les répondants qui vivent eux-mêmes avec l’arthrite l’ont classée comme la troisième cause principale d’invalidité, tandis que ceux qui n’en souffrent pas ont classé les blessures et le diabète en tête de liste.

Le sondage a révélé que 95 % des Canadiens considéraient l’arthrite comme une maladie au moins « assez grave », mais seulement 32 % la décrivaient comme « très grave ». Ces chiffres suggèrent que, même si l’arthrite est largement reconnue comme un problème de santé, sa gravité reste sous-estimée par une grande partie de la population.

L’impact de l’arthrite sur le travail est l’un des constats les plus révélateurs. Plus de la moitié des répondants vivant avec l’arthrite ont déclaré que la maladie avait déjà affecté leur travail ou qu’ils s’attendaient à ce qu’elle le fasse. Parmi ceux qui font encore partie de la population active, 85 % ont déclaré que l’arthrite avait affecté ou affecterait leur capacité à exercer leur emploi.

Voici quelques statistiques clés concernant le lieu de travail :

• • 50 % des travailleurs atteints d’arthrite ont déclaré qu’ils se sentaient à l’aise pour discuter de leurs besoins liés à l’arthrite avec leur employeur;
  • 24 % ont déclaré bénéficier d’aménagements sur leur lieu de travail;
  • 18 % ont déclaré avoir bénéficié d’avantages sociaux liés à l’arthrite sur leur lieu de travail;
  • Seuls 12 % ont dit que leur employeur leur apportait un « grand soutien »;
  • Dans le même temps, 65 % des répondants atteints d’arthrite estiment que les employeurs canadiens n’offrent pas un soutien suffisant.

L’impact économique de l’arthrite est considérable. L’Unité de recherche et d’épidémiologie sur l’arthrite estime que cette maladie coûte 33 milliards de dollars par an en frais de santé et en perte de productivité. Avec une prévalence qui devrait passer de six à neuf millions de Canadiens d’ici 2045, ces coûts sont susceptibles d’augmenter.

Pour mettre les choses en perspective, le directeur parlementaire du budget a estimé que les récents droits de douane réduiraient le PIB de 1,5 %, soit l’équivalent de 46 milliards de dollars. Si les droits de douane focalisent l’attention dans l’immédiat, le fardeau économique à long terme de l’arthrite est plus persistant. Contrairement aux droits de douane, qui peuvent changer en fonction des orientations politiques, l’arthrite est une maladie chronique qui a des répercussions continues sur la participation au marché du travail et les dépenses de santé.

Compte tenu des résultats de la recherche, plusieurs implications potentielles gagneraient à être prises en compte par les décideurs politiques, les employeurs et les médias :

Manque de sensibilisation : les Canadiens sous-estiment le rôle de l’arthrite en tant que cause principale d’invalidité, ce qui peut influencer le financement et les priorités de recherche.

Défi au niveau de la main-d’œuvre : la forte proportion de travailleurs déclarant des effets liés à l’arthrite suggère un besoin croissant d’aménagements et de soutien sur le lieu de travail.

Coûts économiques : avec un fardeau annuel de 33 milliards de dollars, l’arthrite représente un défi structurel important pour la productivité et les budgets de santé.

L’étude menée par Léger confirme que l’arthrite est à la fois très répandue et sous-estimée. Si la plupart des Canadiens reconnaissent qu’il s’agit d’une maladie grave, rares sont ceux qui l’identifient comme la principale cause d’invalidité. Le décalage entre la prévalence et la perception souligne la nécessité d’une meilleure éducation du public, d’un soutien accru sur le lieu de travail et d’un investissement continu dans la recherche.

Alors que le Canada se prépare à faire face à une population vieillissante et à voir augmenter le nombre de diagnostics d’arthrite, les organisations qui anticipent ces défis, que ce soit par le biais de politiques de santé, de pratiques sur le lieu de travail ou de la recherche, seront mieux placées pour y répondre.

Ce sondage Web a été mené du 5 au 8 septembre 2025, auprès de 1 624 Canadiens de 18 ans et plus, sélectionnés aléatoirement au sein du panel en ligne LEO. Une marge d’erreur ne peut pas être associée à un échantillon non probabiliste dans une enquête par panel. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille donne une marge d’erreur ou des erreurs ne dépassant pas ±2,50 % (19 fois sur 20). Avec un échantillon de cette taille, les résultats peuvent être considérés comme précis dans cette fourchette. La marge d’erreur varie pour les sous-groupes de la population : les plus petits échantillons produisent des intervalles de confiance plus larges.

Léger – soins de santé est la division de Léger consacrée à la santé. Léger est la plus grande firme canadienne d’études de marché et d’analytique. Avec des bureaux partout au Canada et aux États-Unis, nos chercheurs chevronnés apportent leur expertise thérapeutique et leurs connaissances pratiques à chaque étape du cycle de recherche. Appuyés par deux des plus grands panels privés du pays du domaine de la santé, LEO (plus de 500 000 patients) et LEO Médical (35 000 professionnels de la santé), nous concevons, réalisons et analysons des études complètes qui reflètent les perspectives réelles des patients et des cliniciens. Il en résulte des conclusions exploitables qui aident les organisations à prendre des décisions éclairées, à accélérer l’innovation et à améliorer les résultats. Pour plus d’informations :

La Société de l’arthrite du Canada représente les six millions de personnes vivant avec l’arthrite au Canada aujourd’hui et les millions d’autres qui sont touchés ou à risque de l’être. Grâce à la confiance et au soutien de nos donateurs et bénévoles, la Société de l’arthrite du Canada combat l’arthrite par la recherche, la défense de la cause, l’innovation, l’information et le soutien. Nous sommes le plus important bailleur de fonds caritatif de la recherche de pointe sur l’arthrite au Canada. Nous redoublerons d’efforts jusqu’à ce que tout le monde soit libéré de la douleur atroce de l’arthrite. La Société de l’arthrite du Canada est agréée par le Programme de normes d’Imagine Canada. Pour de plus amples renseignements, visitez arthrite.ca.