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Que nous réserve la politique canadienne en 2020 ?

La scène politique au Canada en 2020

L’année 2019 a été une année mouvementée sur la scène politique canadienne, avec plusieurs élections provinciales et, bien sûr, un événement majeur en octobre dernier, soit l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire à Ottawa.

Selon notre récent sondage sur la politique fédérale publié le 1er février 2020, les libéraux et les conservateurs sont maintenant au coude-à-coude en termes d’appui parmi les électeurs décidés, du moins statistiquement. Le Parti libéral du Canada reçoit 34 % des votes des électeurs décidés (une hausse d’un point par rapport aux élections du 21 octobre 2019), alors que le Parti conservateur du Canada en reçoit 32 % (soit une baisse de deux points par rapport aux dernières élections), ce qui signifie que la composition de la Chambre ne risque pas tellement de changer si une nouvelle élection devait avoir lieu. Il sera alors sans doute plus intéressant de suivre la course à la chefferie du Parti conservateur…

Qui sera chef des conservateurs lors des prochaines élections ?

Ce qui a commencé comme une couse avec plusieurs personnalités notables — Jean Charest, Rona Ambrose, Pierre Poilievre— est maintenant devenue une course avec un coureur en tête, Peter MacKay, suivi d’autres compétiteurs, dont Erin O’Toole et Marilyn Gladu, qui espèrent encore gagner du terrain.

Dans notre récent sondage, nous avons aussi demandé aux électeurs d’identifier qui, selon eux, ferait le meilleur chef du Parti conservateur. La liste des noms qui leur étaient proposés incluait des candidats confirmés et potentiels. Selon les Canadiens qui auraient l’intention de voter pour le PCC si une élection avait lieu prochainement, il est clair que Peter MacKay est le joueur à battre et que les autres candidats devront redoubler d’efforts s’ils veulent avoir une chance lors du vote du 27 juin 2020.

42% des partisans du PCC voteraient pour Peter MacKay

Bien qu’un sondage mené auprès des « partisans » du PCC ne reflète pas tout à fait le vote réel des membres du Parti conservateur du Canada, il donne une idée raisonnable du positionnement de MacKay face à ses compétiteurs. Ce positionnement, combiné au fait que MacKay a déjà soumis sa déclaration de candidature, signée par 3 000 membres du parti, et payé les frais d’inscription requis, suggère que MacKay est bien organisé et sera certainement un adversaire redoutable.

S’il y a une lueur d’espoir dans notre sondage pour les camps O’Toole, Gladu et potentiellement Rempel-Garner, c’est qu’il y a encore un bassin considérable d’électeurs qui ne savent pas qui ferait le meilleur chef conservateur, et ce même parmi les partisans du PCC (45 %). MacKay est présentement en tête de liste, mais cela peut encore changer.

On peut être sûr que les médias porteront une attention accrue à la campagne de MacKay. Quant aux libéraux, ils redoubleront sans doute leurs attaques contre ses positions politiques passées et présentes, alors qu’ils commencent à se préparer à l’affronter aux prochaines élections fédérales. Attendez-vous à ce que les libéraux rappellent aux électeurs certains choix de vote de McKay alors qu’il était membre du gouvernement de Stephen Harper.

LA DIRECTION DU PARTI ET LE BILINGUISME

Notre sondage soulève un autre défi potentiel auquel MacKay pourrait bien faire face pour accéder à la tête du PCC : sa capacité à communiquer dans les deux langues officielles. Nous avons demandé aux Canadiens s’ils pensaient que le prochain chef du Parti conservateur devrait être bilingue ou non. Les partisans du PCC sont divisés sur la question : 48 % sont d’avis que le chef devrait être bilingue, tandis que 50 % pensent qu’il n’a pas à l’être, ce qui signifie que cet enjeu ne sera probablement pas déterminant pour les membres.

Par contre, à l’échelle nationale, 62 % des Canadiens ont indiqué que le prochain chef du PCC devrait être bilingue. Si l’on considère que la majorité des électeurs du Québec et de l’Ontario, deux provinces canadiennes détenant un grand nombre de sièges, affirme que le bilinguisme devrait faire partie des compétences du futur chef du Parti conservateur (respectivement 87 % et 56 %), on ne peut qu’en déduire que MacKay travaillera sur son français au cours de sa campagne.

Veille électorale dans les provinces

Pour ce qui est des élections provinciales en 2020, seule celle de la Saskatchewan est certaine, prévue pour le 2 novembre de cette année. Le premier ministre Moe semble être en bonne position, ayant réussi sa transition à la tête du Parti saskatchewanais après le départ du très populaire Brad Wall. Dans un sondage Léger réalisé à la fin de novembre de l’année dernière, le score d’appréciation du premier ministre Moe était de + 12 parmi les résidents de la Saskatchewan, ce qui le plaçait au 4e rang en termes d’appréciation parmi tous les premiers ministres du pays.

Bien qu’il n’y ait jamais de certitude quand il s’agit d’élections, la situation en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick devra être surveillée de près, car les deux gouvernements en sont à leur deuxième année de statut minoritaire (ce qui représente souvent la « durée de vie » d’un gouvernement minoritaire). Notre sondage de novembre dernier a démontré que M. Horgan, le premier ministre de la Colombie-Britannique, était en position de force, alors que le premier ministre Higgs, au Nouveau-Brunswick, avait encore du travail à faire afin d’améliorer sa notoriété auprès des électeurs.

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