Quels sont les enjeux qui mobilisent et préoccupent le plus les citoyen·nes du Québec en 2025?
Chaque année, l’Indicateur municipal de Léger prend le pouls de la population pour mieux cerner ses priorités, et met en lumière les grandes tendances qui influencent les attentes envers les élu·es, les services municipaux et la qualité de vie locale.
Selon les données de l’Indicateur Municipal 2025, les tensions géopolitiques, l’incertitude économique et la hausse du coût de la vie alimentent le climat d’anxiété généralisé. Dans ce contexte, les attentes envers les villes ne cessent de croître.
En 2025, les Québécois·es veulent des solutions concrètes à des enjeux bien réels et se tournent vers leurs élu·es municipaux pour les obtenir.
Cette édition marque également un tournant. Pour la première fois depuis la création de l’étude, les milléniaux forment le groupe électoral dominant, devant les baby-boomers.
Ce basculement générationnel entraîne avec lui de nouvelles préoccupations : satisfaction en baisse, besoin d’écoute accru, volonté de changement.
Ces priorités renouvelées forcent les municipalités à revoir leurs stratégies pour mieux refléter les réalités de leurs communautés.
Voici un aperçu des grandes tendances citoyennes en 2025 et des défis qu’elles posent aux municipalités partout au Québec.
L’accès au logement en tête des priorités pour les citoyens
En 2025, l’inflation, la crise du logement et les enjeux climatiques figurent parmi les plus grandes préoccupations des Québécois·es. Même si ces défis dépassent le champ d’action des municipalités, les élu·es se retrouvent malgré eux sur la ligne de front, devant mener diverses batailles.
Parmi ces enjeux, l’abordabilité du logement arrive en tête de liste (52 %).
Pour répondre au climat de crise actuel, les citoyen·ne·s considèrent que les municipalités doivent en faire davantage.
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- 73 % estiment que leur ville n’en fait pas assez pour rendre le logement accessible ;
- 69 % jugent l’achat d’une propriété inabordable ;
- 66 % trouvent que les loyers sont trop élevés.
Ce manque d’accessibilité résidentielle se traduit par un certain décrochage local.
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- 70 % des répondants croient qu’il serait difficile de se reloger dans leur propre ville selon leurs besoins, et près d’un quart envisagent de déménager ailleurs d’ici cinq ans.
À cette pression s’ajoutent d’autres préoccupations sociales :
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- 61 % des citoyenne·s estiment que leur municipalité pourrait en faire davantage pour lutter contre l’itinérance ;
- 48 % croient que leur municipalité pourrait mieux répondre aux enjeux liés à la pauvreté et à la santé mentale.
Ces données illustrent un besoin croissant d’actions concrètes en matière d’inclusion sociale et de soutien aux populations vulnérables.
💡 Le message est clair : En combinant vision stratégique et acceptabilité sociale, les villes doivent s’attarder à ces préoccupations citoyennes. Sinon, ce sont leurs habitant·es qu’elles risquent de perdre.
Des attentes élevées en matière de climat et de responsabilité sociale
Les changements climatiques s’imposent également dans le discours citoyen. Les attentes sont fortes à ce sujet.
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- 40 % estiment que leur municipalité devrait jouer un rôle central et prendre des mesures fermes pour lutter contre les changements climatiques ;
- 45 % pensent que les municipalités devraient encourager des initiatives, sans toutefois les imposer ;
- 72 % jugent important que les municipalités adoptent des pratiques responsables en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG).
Ces résultats traduisent une volonté claire : celle d’une participation citoyenne plus engagée, tournée vers des valeurs de durabilité, de solidarité et d’adaptation.
💡 Les municipalités sont donc appelées à répondre à ces nouvelles priorités avec cohérence et leadership. Celles se positionneront comme réelles actrices de changement gagneront en crédibilité et en loyauté citoyenne.
Enjeux de gestion : entre attentes élevées et confiance fragile
Au-delà des priorités thématiques exprimées par les citoyen·ne·s, l’Indicateur Municipal 2025 met en lumière un climat de perception critique à l’égard de la gestion municipale.
L’appréciation globale de la qualité des services offerts par les municipalités est en baisse, avec une note moyenne de 6,3 sur 10. Cette tendance est encore plus marquée dans les grandes villes, où la moyenne descend à 5,8 pour les municipalités de 250 000 habitants et plus.
Une gouvernance jugée honnête, mais déconnectée
Les élus municipaux bénéficient encore d’une image relativement positive.
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- 79 % des citoyen·nes perçoivent les élus municipaux comme étant travaillants et honnêtes.
Toutefois, la perception envers leur gestion est plus critiquée :
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- 39 % jugent que les élus municipaux ne sont pas efficaces ;
- 38 % trouvent les élus municipaux éloignés de la réalité des gens ;
- 35 % estiment qu’ils sont de mauvais gestionnaires.
Désir réel de percevoir les changements
Cette perception a des répercussions concrètes sur la confiance envers les institutions locales. Près d’un citoyen sur deux (45 %) souhaitait un changement d’administration lors des élections municipales de 2025, et 37 % croient qu’un élu de leur ville pourrait être impliqué dans des pratiques douteuses, une hausse par rapport à 2023.
Pour autant, ce désir de renouveau ne reflète pas nécessairement un rejet total. Il traduit surtout un besoin de voir du mouvement et de le reconnaître concrètement.
Dans les faits, la majorité des répondants perçoivent les services municipaux comme étant restés stables au cours des quatre dernières années.
Statut quo au chapitre des services municipaux
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- 63 % estiment que la qualité des pistes cyclables n’a pas changé
- 55 % estiment que la sécurité dans les rues ne s’est pas améliorée
- 49 % estiment que la propreté demeure au même niveau
Autrement dit, même quand des efforts sont faits, ils ne sont pas toujours visibles ni perçus comme des améliorations. C’est là que la communication entre en jeu et gagne en importance.
Communication transparente et proactive pour améliorer la relation citoyenne
Dans un contexte marqué par l’incertitude et la méfiance, la communication municipale joue un rôle de plus en plus stratégique.
L’Indicateur Municipal 2025 montre que les efforts déployés dans ce domaine commencent à porter fruit : 76 % des répondants étaient satisfaits de la qualité des communications de leur municipalité, une hausse significative de 8 points par rapport à 2023.
💡La clé pour les municipalités en 2025
Les citoyen·ne·s ne s’attendent pas à de grandes révolutions, mais à des gestes concrets, qui démontrent du progrès.
Pour les élus municipaux, c’est une invitation à la transparence. Mieux vaut expliquer les décisions, inviter les citoyen·ne·s à proposer et tester des idées. Il s’agit de mieux faire vivre le changement, aussi graduel soit-il.
Un indice de recommandation en recul
Dans les résultats 2025, l’indice de recommandation (NPS) passe en territoire négatif : il y a désormais plus de détracteurs (40 %) que d’ambassadeurs (34 %) dans les municipalités.
Cette donnée explique en partie pourquoi le discours citoyen semble souvent teinté de négatif dans l’espace public.
Mais cela ne signifie pas que l’adhésion est impossible. Au contraire, la clé réside dans l’identification des éléments qui mobilisent les ambassadeurs — ces citoyen·nes satisfaits, engagés et susceptibles de relayer une image positive de leur ville.
💡 En valorisant la préoccupations et la vision de leurs habitants, les municipalités peuvent non seulement renforcer leur loyauté, mais aussi influencer positivement les citoyen·ne·s plus neutres, encore indécis.
Un Québec inquiet, mais des citoyen·nes encore attachés à leur ville
Malgré les critiques et les attentes élevées, une chose demeure : les citoyen·ne·s sont profondément attachés à leur ville.
En 2025, 82 % des répondants se disent fiers d’y vivre, et 85 % considèrent que leur municipalité est un bon endroit pour élever une famille. Ces résultats rappellent qu’au-delà des insatisfactions, il existe une base solide sur laquelle bâtir.
💡 Les municipalités ont donc tout à gagner à reconnaître ce qui fonctionne déjà, tout en continuant d’évoluer, d’innover, et de mieux faire connaître les actions en cours.
Les principaux facteurs pour atteindre la satisfaction citoyenne :
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- Un désir d’être entendu, reconnu, considéré.
- Une demande claire de résultats visibles et d’actions concrètes.
- Un besoin de leadership humain, proche, ancré.
Pour vous aider à évoluer dans la bonne direction
Pour aller plus loin, Léger peut vous fournir des données et des insights adaptés à votre réalité locale.
Que vous souhaitiez mesurer la satisfaction citoyenne, identifier vos forces ou mieux comprendre vos zones de vulnérabilité, notre équipe d’experts est là pour vous accompagner.
