Réforme de la rémunération des médecins: la CAQ perd la bataille de l’opinion publique

12 novembre, 2025

Le plus récent sondage Léger mené pour le Journal de Montréal, le Journal de Québec et TVA Nouvelles, a révélé que la loi spéciale sur le mode de rémunération des médecins (loi 2), mise en place par la Coalition Avenir Québec, ne passe pas auprès de la population.

Près de la moitié des Québécois·es (47%) sont en désaccord avec cette réforme imposée par le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé. Cette opposition témoigne d’un mécontentement grandissant à l’égard de la gestion du système de santé.

Ce sondage dresse également un portrait global de la scène politique, mesurant la perception du gouvernement Legault, l’appui à la souveraineté, ainsi que les intentions de vote et la satisfaction à l’égard du gouvernement Carney.

Les médecins gagnent la bataille de l’opinion publique

Les données recueillies révèlent que le ministre Dubé n’a pas réussi à convaincre la population que la réforme améliorera l’accès à la première ligne.

Opinion publique sur la réforme du mode de rémunération des médecins (loi 2).

Crainte de détérioration du réseau et d’exode des médecins

Dans les derniers jours, les deux fédérations représentant les médecins ont martelé sur la place publique que la loi 2 fragilisera le réseau de la santé, déjà surtaxé.

Une grande partie des répondant·es partage cette inquiétude, alors que 48% d’entre eux estiment que la réforme risque de détériorer davantage le système de santé. Seulement 18% pensent qu’elle l’améliorera.

L’inquiétude est aussi vive à l’idée d’un exode médical : 73% craignent que la réforme pousse des médecins à quitter le Québec pour d’autres provinces ou pays.

Sur la question des salaires, 50% des répondant·es estiment que les médecins sont « juste assez payés », 21% les jugent « trop payés » et 18% « pas assez payés ».

Une insatisfaction record envers le gouvernement Legault

Le désenchantement envers le gouvernement Legault se poursuit. En effet, 71% des Québécois·es se disent insatisfaits du gouvernement, ce qui représente un sommet historique depuis son élection en 2018.

En dépit d’un remaniement ministériel, de l’imposition d’une loi spéciale visant les médecins et d’un bras de fer avec les syndicats, le gouvernement caquiste peine à regagner la confiance des Québécois.

Cette insatisfaction traverse presque toutes les couches de la population. Même parmi les électeurs de la CAQ, la fidélité s’effrite : 82% demeurent satisfaits, mais ailleurs, la cote d’amour du premier ministre s’effondre.

Depuis mai 2023, le taux de satisfaction a chuté de 50% à 22%, illustrant la lente érosion du soutien populaire observée dans les sondages successifs.

Le Parti québécois toujours en tête malgré un recul

En baisse de quatre points depuis la plus récente mesure d’intentions de vote provinciales, le Parti québécois demeure en tête, à 32%.

Le Parti libéral du Québec grimpe à 27% (+2), poursuivant sa remontée, particulièrement forte à Montréal et chez les non-francophones.

La CAQ obtient 17% (+1), suivie du Parti conservateur du Québec à 14% (-1)
et de Québec solidaire à 8% (+2).

Fin de la lune de miel avec Carney ?

Après plusieurs mois marqués par un appui solide, le premier ministre du Canada voit sa cote de satisfaction reculer de cinq points, passant de 51% à 46%.

Pendant ce temps, l’insatisfaction grimpe à 39%, soit une hausse de sept points depuis septembre.

Sur le plan des intentions de vote fédérales, le Parti libéral du Canada demeure en tête malgré une chute de trois points, avec 39%, tandis que le Bloc québécois suit à 28% (-2 points). Pour sa part, le Parti conservateur du Canada poursuit sa montée auprès de l’électorat québécois avec 25% (+4 points). Le Nouveau Parti démocratique récolte 5% des intentions de vote, et le Parti vert, 2%.

Cette glissade libérale, jumelée à une montée des conservateurs laisse entrevoir une fin de lune de miel pour le gouvernement Carney, jusque-là porté par une impression de stabilité et de modération.

Qui ferait le meilleur premier ministre du Québec?

Paul St-Pierre Plamondon demeure le chef jugé le plus apte à diriger le Québec (26%), mais son avance s’amenuise (-4 points).

    • Pablo Rodriguez (PLQ) suit à 16% (-2)

    • François Legault (CAQ) grimpe légèrement à 13% (+1)

    • Éric Duhaime (PCQ) monte à 10% (+3)

    • Ruba Ghazal (QS) recueille 6% (+1)

L’appui à la souveraineté en baisse

Trente ans après le dernier référendum, l’appui à la souveraineté perd de ses plumes et ce, malgré un enthousiasme renouvelé chez les jeunes.

Si un vote avait lieu prochainement :

    • 32% voteraient pour (-3 points)
    • 68% voteraient contre (+3 points)

Méthodologie

Ce sondage en ligne a été mené entre le 7 et le 10 novembre, auprès de 1031 Québécois·es​ âgés de 18 ans et plus ayant le droit de vote. Les répondant·es ont été recrutés au hasard à l’aide du panel en ligne LEO et ont pu répondre en français ou en anglais.

Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le genre, la région, la langue maternelle, la scolarité et la composition du ménage afin d’assurer un échantillon représentatif. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1031 répondant·es est de ±3,1%, et ce 19 fois sur 20. 

Ce sondage est la propriété de Léger/Québecor. Toute publication doit obligatoirement respecter les droits d’auteur en utilisant la mention « Sondage Léger/Québecor ».

Le plus récent sondage Léger mené pour le Journal de Montréal, le Journal de Québec et TVA Nouvelles, a révélé que la loi spéciale sur le mode de rémunération des médecins (loi 2), mise en place par la Coalition Avenir Québec, ne passe pas auprès de la population.

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