COVID-19 et impacts sur l’économie: UN SOUTIEN SERA NÉCESSAIRE POUR INCITER LES ENTREPRISES QUÉBÉCOISES À INVESTIR
Montréal, 14 septembre 2020. La crise de la COVID-19 a réduit de façon substantielle les intentions d’investissement des entreprises québécoises, limitant du coup la vitesse d’une éventuelle reprise. Pour faire la lumière sur cette question, l’Institut du Québec (IDQ) a mandaté la firme Léger qui, en juillet dernier, a effectué un sondage auprès de 200 entreprises afin de connaître leurs intentions d’investir au cours des prochains mois. Les résultats de cette enquête et les recommandations qui en découlent sont présentés dans le rapport Investissements privés et COVID-19, Sondage et propositions publié aujourd’hui.
« Les résultats de ce sondage sont particulièrement préoccupants : 35 % des entreprises ont l’intention de réduire ou d’annuler leurs investissements en raison de la pandémie, déclare Jean-Guy Côté, directeur associé de l’IDQ et coauteur du rapport. Si on ajoute à ce nombre, un autre 35 % d’entreprises qui n’avaient déjà pas l’intention d’investir, c’est dire à quel point les investissements privés risquent de se faire rares au Québec au cours des prochains mois. Or, ces investissements sont pourtant essentiels à la relance de notre économie. ».
La peur de manquer de main-d’œuvre représente une des principales raisons qui poussent les entreprises à opter pour la prudence.
« De prime abord, ce constat peut sembler paradoxal car notre taux de chômage s’élève actuellement à 8,7 % au Québec. Toutefois, il semble que la rareté de main-d’œuvre qui sévissait déjà dans certains secteurs avant la pandémie demeure une préoccupation pour les dirigeants et expliquerait leur réticence à investir », explique Jean-Guy Côté.
Principaux constats du sondage :
- 54 % des répondants estiment que la crise actuelle a des effets négatifs sur les activités de leurs entreprises. Cette préoccupation est légèrement plus importante chez les exportateurs (57 %) ;
- 35 % des entrepreneurs interrogés comptent réduire ou annuler leurs investissements au cours de la prochaine année, par rapport à ce qu’ils avaient prévu avant la crise. Ce pourcentage s’ajoute aux 35 % d’entrepreneurs qui n’avaient pas prévu investir;
- Ceux qui investiront, prévoient le faire en formation, technologies de l’information et des communications (TIC), matériel et outillage ;
- Les facteurs économiques comme l’incertitude et la baisse de la demande constituent des obstacles à l’investissement, mais la rareté de la main-d’œuvre demeure une des plus grandes préoccupations ;
- L’endettement ne semble pas représenter un problème pour les entreprises ;
- Si les prêts et les subventions demeurent importants pour soutenir ces entreprises, répondre à leur demande en main-d’œuvre l’est tout autant.
Propositions pour la relance
Sans des investissements soutenus du privé, la reprise économique sera définitivement plus difficile. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’IDQ propose diverses pistes d’actions afin de favoriser la relance. Pour ce faire, le gouvernement devrait miser sur une stratégie par laquelle il s’engagerait à:
- Ne pas augmenter le fardeau fiscal des entreprises pour une période donnée et fixe, ce qui réduirait leur niveau d’incertitude;
- Assurer une stabilité dans l’offre de travail, ce qui comprend de maintenir les quotas d’immigration non atteints en 2020, favorisant ainsi l’accès à une force de travail;
- Exiger une redéfinition des mesures semblables à la prestation canadienne d’urgence (PCU) afin de viser des secteurs en particulier et non plus l’ensemble des industries. Cette mesure permettrait de réduire l’incertitude quant à l’accès à la main-d’œuvre;
- Donner plus largement accès aux prêts et garanties de prêts destinés aux entreprises du Québec pour réduire les risques liés à de grands investissements.
« Historiquement bas au Québec, l’investissement privé, constitue pourtant un des piliers essentiels de la reprise actuelle. Pour soutenir au mieux nos entreprises, il nous faudra donc agir rapidement en tentant d’éliminer le plus de freins possibles à cette relance. », conclut Jean-Guy Côté.
À propos de l’Institut du Québec
L’Institut du Québec est un organisme sans but lucratif qui publie des recherches et des études sur les enjeux socioéconomiques contemporains du Québec. Il vise à fournir aux autorités publiques, au secteur privé et à la société civile les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique et prospère. institutduquebec.ca
À propos de Léger
Léger est la plus grande firme de sondage, de recherche marketing et analytique à propriété canadienne avec plus de 600 employé.e.s réparti.e.s dans ses huit bureaux canadiens et américains. Léger travaille avec des clients prestigieux depuis 1986.