Selon un récent sondage Léger, le budget fédéral présenté par le gouvernement Carney soulève des réactions contrastées au sein de la population. Si certaines mesures phares semblent avoir trouvé écho auprès des Canadien·nes, l’accueil général demeure mitigé.
Seulement 30% des Canadien·nes interrogés ont une opinion positive du budget déposé le 4 novembre, tandis que 37% des répondants ont exprimé une opinion négative. Le tiers (33%) demeure indécis.
Un budget qui divise les Canadien·nes
Sur le plan personnel, à peine 15% des répondant·es estiment que le budget aura un impact positif sur leur ménage, contre 32% qui anticipent un effet négatif.
On remarque également que l’appui au budget est nettement plus élevé chez les électeurs libéraux (61%) et les Canadien·nes âgés de 55 ans et plus (37%), mais il chute drastiquement chez les électeurs conservateurs (10%) et les plus jeunes (20%).
Certaines mesures applaudies, alors que d’autres passent mal
Malgré cette réception tiède, certaines annonces font quasi-consensus.
Les Canadien·nes appuient massivement :
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L’investissement de 51 milliards $ dans les infrastructures et le logement (76 %)
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La réduction des cibles d’immigration pour soulager les services publics (74%)
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Les dépenses liées à la défense de 81,8 milliards $ (60%)
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Et la réduction graduelle de la taille de la fonction publique fédérale (55%)
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En revanche, l’octroi de 150 millions $ au diffuseur public canadien (CBC/Radio-Canada) pour renforcer son mandat est la mesure la moins populaire du budget : seulement 37 % l’appuient, alors qu’une majorité silencieuse y demeure indifférente ou opposée.
Croissance à long terme : un pari risqué?
Présenté comme un « investissement générationnel », le budget fédéral 2025 met l’accent sur la croissance économique à long terme, plutôt que sur des mesures d’abordabilité immédiates.
Un choix que 42% jugent comme étant “la bonne approche”, contre 21 % qui la trouvent mauvaise, et 20 % qui restent neutres.
L’appui à cette vision économique est toutefois très polarisé : 70% des électeur·rices libéraux l’appuient, mais seulement 22% des conservateurs et 30% des bloquistes en font autant.
Les Canadien·nes réclament la rigueur budgétaire
Près de la moitié des répondant·es (49%) souhaite que le gouvernement réduise les dépenses et équilibre le déficit de 78,3 milliards $ plus rapidement.
À l’opposé, 18% préfèrent maintenir les investissements même au prix d’un déficit prolongé, tandis que 10% soutiennent une hausse des impôts.
La demande pour une plus grande discipline fiscale est particulièrement forte chez les électeurs conservateurs (74%) et les Canadien·nes de 55 ans et plus (55%).
Des baisses d’impôt sur le revenu des particuliers réclamées par la majorité
Plus de la moitié des Canadien·nes (55%) estiment que le budget aurait dû réduire l’impôt sur le revenu des particuliers, tandis que 28% ne sont pas d’accord et 17% demeurent incertains.
Le sentiment est particulièrement marqué chez :
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- Les résidents du Canada atlantique (70%)
- Ceux dont le revenu annuel se situe entre 40 000 $ et 59 000 $ (64%)
- Les Canadiens âgés de 35 à 54 ans (62%)
Méthodologie
Ce sondage a été mené entre le 7 et le 9 novembre, 2025 auprès de 1565 Canadien·nes âgés de 18 ans et plus ayant le droit de vote. Les répondant·es ont été recrutés au hasard à l’aide du panel en ligne LEO et ont pu répondre en français ou en anglais.
Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le genre, la région, la langue maternelle, la scolarité et la composition du ménage afin d’assurer un échantillon représentatif. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1065 répondant·es est de ±2,48%, et ce 19 fois sur 20.





