La COVID-19 continue de provoquer de graves répercussions sur la santé mentale et la consommation de substances, avec certaines différences liées au genre et à la taille du ménage.
Un nouveau rapport issu de la série de sondages Léger commandés par la Commission de la santé mentale du Canada et le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances fait la lumière sur les effets variables des agents stressants liés à la COVID-19 en fonction du genre et de la taille du ménage, en plus de revenir sur les répercussions vécues par les personnes ayant des problèmes préexistants liés à l’usage de substances ou à la santé mentale.
Le sondage, mené auprès de plus de 7 000 résidents canadiens, a révélé que les femmes interrogées vivant dans un ménage comptant des enfants de moins de 13 ans rapportaient des taux d’anxiété et une consommation de substances accrus.
Principales constatations
- Davantage de femmes que d’hommes ont affirmé ressentir des symptômes d’anxiété moyens à graves (29% contre 20%), et les taux sont encore plus élevés chez les femmes et les hommes vivant dans un ménage avec des enfants de moins de 13 ans (37% contre 24%).
- Les femmes vivant dans un ménage avec des enfants de moins de 13 ans ont révélé des taux plus élevés de consommation accrue de substances que les hommes (37% contre 26% pour l’alcool, 48% contre 37% pour le cannabis).
- Davantage d’hommes que de femmes ont dit avoir une santé mentale excellente ou très bonne (48% contre 35%), mais davantage d’hommes que de femmes ont rapporté une consommation problématique d’alcool (28% contre 16%) et une consommation problématique de cannabis (43% contre 32%).
- Les personnes vivant seules sont plus susceptibles de présenter des symptômes moyens à graves de dépression (20% contre 15%), des pensées suicidaires (9% contre 6%) et d’avoir une consommation problématique d’alcool (31% contre 22%), en comparaison avec le reste de la population.
Contexte
La pandémie de COVID-19 a débuté il y a plus d’un an maintenant. Et pendant ce temps, la crainte d’attraper le virus, l’isolement et l’impuissance, les problèmes financiers, l’insécurité d’emploi, le traumatisme de perdre un proche ou une combinaison de ces éléments et d’autres facteurs de stress ont représenté un poids lourd à porter pour chacun. Cela dit, nous ne l’avons pas tous vécu de la même façon.
Depuis octobre 2020, la CSMC et le CCDUS suivent de près le lien entre la santé mentale et la consommation de substances, avec le temps et pour plusieurs populations prioritaires. Ce rapport présente des résultats transversaux obtenus sur quatre périodes couvrant d’octobre 2020 à mars 2021. Il vient en trois sections : la première porte sur la santé mentale et l’usage de substances selon le genre et la taille du ménage, la deuxième aborde certains changements notés dans la santé mentale et l’usage de substances au fil du temps, et enfin la troisième présente de l’information obtenue depuis la publication du rapport précédent, qui portait lui sur les personnes qui ont ou qui ont eu des problèmes de santé mentale ou d’usage de substances.
Objectifs
Les objectifs de ce projet sont :
- Suivre les effets à long terme de la pandémie sur la santé mentale et la consommation de substances chez plusieurs populations prioritaires
- Faire ressortir le lien entre la santé mentale et la consommation de substances pendant la pandémie
- Contribuer aux politiques de santé et à l’élaboration de ressources portant sur la santé mentale et la consommation de substances
Méthodologie
- Résidents du Canada âgés de 16 et plus, qui se sont inscrits pour répondre à un sondage en ligne par l’entremise de LEO, la plateforme utilisée par Léger.
- Les données du sondage ont été recueillies pendant quatre périodes, soit entre :
- T1 : le 13 octobre et le 2 novembre 2020 (n = 2 502)
- T2 : le 19 novembre et le 11 décembre 2020 (n = 1 507)
- T3 : le 15 janvier et le 25 janvier 2021 (n = 1 502)
- T4 : le 1er mars et le 14 mars 2021 (n = 1 524)
- Ce rapport comprend les conclusions pour les populations prioritaires suivantes : le genre et la taille du ménage (voir la diapositive 5 pour en savoir plus).
- Comme il s’agit d’un sondage en ligne non randomisé, la marge d’erreur n’est pas indiquée.
- Si les données avaient été recueillies auprès d’un échantillon randomisé, la marge d’erreur du T1 pour le Canada (n = 2 502) serait de ±2,0%, 19 fois sur 20, et celle pour les T2, T3 et T4 pour le Canada (n = ~1 500), de ±2,5%, 19 fois sur 20.
- L’échantillon a été pondéré selon l’âge, le genre et la région en utilisant les données du recensement de 2016, mais il n’est pas représentatif de la population canadienne. Il faut donc faire preuve de prudence lors de la comparaison des conclusions avec celles d’autres sondages.
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